Les rentrées d'hiver

Des âmes simples de Pierre Adrian

Cette fois on part dans le sud de la France, les Pyrénées majestueuses et surtout ses vallées désertiques.

Résultat de recherche d'images pour "des âmes simples pierre adrian"Pierre Adrian va suivre Frère Pierre, curé de Bedous, au fin fond des Pyrénées, et des douze communes alentours, soit dix-sept églises. Cette région est depuis longtemps désertée car la vie y est beaucoup trop difficile pour l’homme. Mais Pierre a quand même fait le choix d’y vivre il y a cinquante ans, dans un monastère, au service de tous. Avec écoute, bienveillance et sagesse, il accueille les plus démunis, qu’ils soient de passage où vivant dans les parages. Il essaie de donner un sens à sa mission dans notre société qui perd toute sensibilité. Tout au long du livre la solitude est omniprésente, parfois pesante, la folie guette certains personnages, mais l’amitié et l’entraide priment. L’auteur est confronté à la dureté de la vie et de la mort, très bien mis en abîme par l’incipit qui laisse pantoise ! Il est confronté aussi à la grandeur de la montagne, l’homme ne peut museler la nature qui ne cesse de clamer son existence. 

Tout d’abord la couverture est très très bien choisie, elle représente très bien l’ambiance du livre, l’arrivée au monastère solitaire dans une vallée où la brume enveloppe bientôt la nuit et tous ses habitants. Ce récit est très intéressant, l’auteur a su s’intégrer dans cette vie simple sans jugement et appréhension. Il a su écouter les témoignages, essayer de comprendre les vies difficiles, les changements de réalités, les choix des habitants. Ce récit amène à la réflexion sur plusieurs sujets tels que la superstition dans les régions reculées, les avancées technologiques au détriment des habitants, la difficulté de vivre, et surtout quelle place à la spiritualité dans notre société.

« L’homme a trop de vice pour qu’un prêtre les connaisse tous », Pierre Adrian.

Pierre Adrian écrit avec beaucoup de poésie, parfois un peu trop. Il y a quand même pas mal de métaphores, et oui oui il m’a quelque fois complètement perdue ! La narration est plutôt lente, à l’image de cette vallée qui vit calmement entre les montagnes ressemblant à des femmes endormies. J’ai beaucoup aimé Frère Pierre qui se démène pour aider les gens, les soutenir et les aimer du mieux qu’il peut.

Ed. Equateurs, janvier 2017, 18€.

Laisser un commentaire