Shtum de Jem Lester

Deuxième lecture de la maison d’éditions Stéphane Marsan et encore une fois c’est une grande découverte ! J’en remercie la maison d’édition pour l’envoi, je suis ravie !

Ben a un fils de dix ans, Jonah est diagnostiqué autiste et à ce stade les spécialistes disent même qu’il ne parlera jamais. Comme si cela ne suffisait pas, son mariage part en sucette, il débarque avec son fils chez son père alors que leur relation n’est pas merveilleuse, son entreprise coule… Il essaie de s’occuper au mieux de son fils tout en noyant son quotidien dans des litres d’alcool. Rien ne va, mais ce n’est pas le moment de baisser les bras car un long combat commence. Les parents de Jonah veulent le changer d’école, malheureusement c’est la municipalité qui finance donc qui valide le choix de Ben et Emma.

Ce premier roman de Jem Lester est bouleversant, riche en émotions diverses. Tour à tour j’ai ressenti de la colère, de l’incompréhension, de la déception, de la joie… Malgré le sujet difficile, l’auteur a réussi à me faire sourire, surtout avec des dialogues teintés d’humour, entre so british et so yiddish !!

Les personnages sont variés et il est impossible de se mettre à la place de chacun d’eux. Leurs choix peuvent paraître inconcevables, Emma a l’air de baisser les bras, mais qu’aurai-je fait à sa place, personne ne sait. Chacun essaie de traverser les tempêtes avec ses armes, ses émotions, ses ressentis, ses peurs… Ben m’a parfois exaspéré, j’ai souvent eu envie de le secouer, mais son combat est admirable. Georg, le grand-père, est lui aussi un personnage détonnant, fort, dur, cynique, mais tellement vrai et parfois drôle !

L’identité familiale est primordiale dans ce roman. Le dialogue est compliqué entre les générations, entre volonté d’oublier et celle de préserver les générations à venir. C’est un livre plein d’espoir, avec beaucoup de lumière malgré les difficultés 🙂

Stéphane Marsan, janvier 2019, 20€.