Les rentrées d'hiver

Étreintes dangereuses de Nedim Gürsel

DSC_0006[1]Voilà un livre qui me faisait de l’œil depuis sa sortie. Je me suis tout de suite réjouie quand j’ai vu que Nedim Gürsel venait sur nos stands au salon de Montaigu ! J’allais pouvoir rencontrer le beau gosse, auteur de ce livre que je n’avais pas encore ouvert… Et oui parce qu’avec le seul résumé j’imaginais l’auteur comme un beau gosse. On nous parle d’érotisme, de voyage… Bref il apparaissait déjà devant moi 😛 Quel ne fut pas ma surprise de savoir que l’auteur est déjà doté d’une belle expérience en la matière car âgé d’une soixantaine d’années ! Hihi ooooh la vilaine, l’érotisme existe à tout âge !! Allez je vous raconte !

Nedim Gürsel nous livre ici une vingtaine de nouvelles. Le narrateur, peut-être toujours le même homme, est a priori professeur d’université, turc d’origine, toujours en voyage, plusieurs fois divorcé, aimant les femmes et le sexe. Habitué des chambres d’hôtel, des histoires sans lendemain, des nuits enflammées et des prostitués, il ne tombe pas amoureux, il fait l’amour, pour le plus grand plaisir comme le plus grand désespoir des femmes qui partagent son lit.

Cet homme est parfois exécrable, parfois tendre, parfois étrange… mais toujours humain. J’apprécie cette personnalité multiple qui se connaît parfaitement, il aime les femmes et ne s’en cache pas, il ne sait pas les aimer et l’avoue sincèrement. Nedim Gürsel est-il le narrateur ? Les nouvelles sont-elles autobiographique ? Nul ne sait, mais j’ai aimé à le penser.

J’avoue je me suis parfois ennuyée, toutes les nouvelles ne m’ont pas charmées. Je m’attendais également à plus d’érotisme, je pense que ce n’est pas vraiment le mot qui convient pour ce recueil. L’auteur nous parle d’amour, de sexe, de douleur, de déchirure, de souffrance, d’abandon, d’oubli, de retrouvaille, de beaucoup de désir et de plaisir mais peu de sensualité. Toutes ces femmes sont toujours de bons souvenirs, associées à un voyage, un pays. Le désir n’a pas de frontière, toutes les femmes sont belles, mais toutes sont parties. J’aurai aimé peut-être plus de douceur mais ce n’est pas le parti pris de l’auteur et je le comprends.

Et pour finir, la prose de l’auteur est superbe. Un grand bravo au traducteur Jean Descat qui a su retranscrire l’humour, le piquant et la poésie de Nedim Gürsel ♥♥ Et le choix de la dernière nouvelle est surprenante mais complète très bien l’ensemble !

Lecture en demi-teinte mais je suis ravie d’avoir découvert ce recueil étonnant !

Le Passeur Editeur, mars 2018, 18€.

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